Le Snowflake Summit a une fois de plus confirmé que la plateforme ne se contente pas de suivre le rythme du marché : elle le fixe. Cette édition a mis en avant deux priorités claires : améliorer l’expérience des développeurs et simplifier les workflows de transformation des données. Parmi les annonces majeures, l’intégration native de dbt (Data Build Tool) s’impose comme un vrai game changer. Elle offre aux développeurs et aux analystes une expérience plus fluide et vient enfin résoudre ces fameux « petits tracas » qui rendaient les architectures de transformation inutilement compliquées.
Concrètement, ce qui nécessitait hier un patchwork d’outils d’orchestration, de déploiement et de monitoring — sans parler des soirées à configurer des Cron jobs — peut désormais être exécuté directement dans Snowflake. Moins de dépendances externes, une sécurité renforcée, un déploiement plus rapide et une équipe DevOps qui respire un peu mieux. Pour les organisations, c’est un time-to-value accéléré et une gouvernance des pipelines bien plus simple à mettre en place.
Ce qui demandait autrefois des architectures tentaculaires, mêlant plusieurs services, des heures de configuration DevOps et des checklists de sécurité à rallonge, peut désormais être accompli directement dans l’environnement intégré de Snowflake. Cette évolution n’est pas qu’un simple gain technique : elle traduit un véritable changement de paradigme dans la façon dont les équipes data conçoivent leurs workflows de transformation. L’intégration native de dbt ne se limite pas à une nouvelle fonctionnalité, elle symbolise la fusion de services autrefois éparpillés en une plateforme unifiée et cohérente. Pour les data engineers et les architectes, cela signifie moins de pièces de lego à assembler, moins de risques d’erreur et une vision beaucoup plus claire de bout en bout.
Au-delà de l’aspect technique, cette évolution rééquilibre le rôle des équipes. Les data engineers peuvent se concentrer sur la conception et l’optimisation des modèles plutôt que sur l’intégration et la maintenance d’outils disparates. Les architectes bénéficient d’une vision plus claire pour concevoir des pipelines évolutifs et sécurisés. Et côté métiers, l’impact est tout aussi fort : des cycles de livraison plus courts, des analyses plus fiables et une prise de décision accélérée. En somme, c’est toute la chaîne de valeur de la donnée qui gagne en efficacité, sans sacrifier la gouvernance ni la sécurité.
Cette mise en perspective ouvre naturellement la question des outils : pourquoi dbt s’impose-t-il comme la solution de référence, et quelles sont les alternatives possibles ?
Auparavant, exécuter des workloads dbt dans Snowflake nécessitait de mettre en place des outils de développement, de déploiement et d’orchestration. Bien que dbt consomme peu de ressources, il exigeait tout de même une couche de service supplémentaire à maintenir. Un environnement dbt sécurisé et fiable impliquait généralement plusieurs composants :
Chaque composant devait se connecter à Snowflake, ce qui ajoutait de la complexité et augmentait les risques de sécurité en multipliant les points d’accès. Les configurations avancées allaient encore plus loin en introduisant des environnements conteneurisés pour garantir la cohérence des versions, des services supplémentaires pour l’orchestration et le déploiement, ainsi que des outils comme Copilot ou Cursor pour améliorer la productivité. Ces configurations exigeaient un contrôle strict de la sécurité et un effort DevOps important, notamment pour gérer la synchronisation entre les environnements de développement, de test et de production.
Une approche plus « native » de Snowflake a émergé avec l’utilisation combinée de Snowpark et des Snowflake Tasks pour exécuter et orchestrer les workloads dbt. Cette solution représentait un pas en avant important : elle permettait de rapprocher l’exécution des transformations de l’environnement Snowflake lui-même, offrant ainsi plus de cohérence entre développement, exécution et gouvernance.
Concrètement, Snowpark offrait la possibilité d’écrire du code en Python ou en Scala et de l’exécuter directement sur le moteur Snowflake, évitant ainsi de transférer des données hors de la plateforme. Les Snowflake Tasks prenaient ensuite le relais pour automatiser l’orchestration et planifier les jobs de manière fiable. Cette configuration garantissait un meilleur contrôle sur les dépendances et une plus grande uniformité des environnements d’exécution. Cependant, cette approche restait partiellement manuelle. Les équipes devaient encore écrire du code dans des notebooks pour déployer et exécuter les transformations dbt, ce qui ajoutait une étape supplémentaire au workflow. De plus, il n’était pas encore possible de développer, tester et déployer directement dbt dans Snowsight, l’interface de Snowflake. En d’autres termes, l’expérience restait moins intégrée que celle que nous connaissons aujourd’hui. Malgré ces limitations, cette solution a été adoptée par de nombreuses équipes recherchant plus de flexibilité et souhaitant réduire leur dépendance à des orchestrateurs externes. Elle a servi de tremplin vers une intégration encore plus fluide, en préparant le terrain pour le support natif de dbt qui simplifie désormais radicalement la mise en place des pipelines de transformation.
Le support natif de dbt dans Snowflake élimine la plupart des besoins en services tiers. Désormais, les équipes n’ont besoin que d’un dépôt Git : tout le reste s’exécute dans Snowflake, avec seulement quelques limites à prendre en compte. Ce modèle est bien plus simple à mettre en place et à maintenir, tout en réduisant fortement les risques de sécurité et sans coût additionnel. La configuration la plus simple repose uniquement sur les services Snowflake, ce qui signifie qu’aucun service externe n’a besoin d’accéder directement aux données. Cela améliore considérablement la posture de sécurité et limite les points de défaillance. Cette approche est idéale pour les petites équipes d’ingénierie et d’analytique, car elle simplifie le déploiement et supprime l’implication quotidienne de DevOps.
Les équipes peuvent désormais :
L’intégration Git reste optionnelle : pour un développeur travaillant seul ou sur un simple proof of concept, il est possible de démarrer directement dans un workspace Snowflake. Les différentes versions de déploiement sont automatiquement sauvegardées comme artefacts distincts, ce qui limite les risques de perte de code.
L’intégration native de dbt dans Snowflake représente une avancée majeure pour les équipes data, car elle réduit les frictions techniques et rapproche le développement, le déploiement et la supervision au sein d’un même environnement. Cependant, tout n’est pas encore parfait et certaines organisations, notamment les plus avancées en termes de pratiques DevOps et d’automatisation, peuvent rencontrer quelques points de vigilance.
Ces limitations ne remettent pas en cause les bénéfices de l’intégration, mais elles rappellent que l’écosystème n’est pas encore totalement mature.
Les équipes les plus exigeantes devront donc compléter cette brique native avec des scripts CI/CD, des outils de monitoring supplémentaires ou des assistants d’IA spécialisés afin d’atteindre l’expérience de pipeline totalement automatisé et assisté qu’elles recherchent. Dans la majorité des cas, cependant, l’adoption de cette intégration reste un gain immédiat en simplicité et en rapidité de mise en œuvre.
Pour dépasser les limitations actuelles, la meilleure pratique consiste à adopter une approche hybride. Elle combine des pipelines de déploiement basés sur Git pour gérer l’automatisation, la Snowflake CLI pour exécuter les commandes directement dans l’environnement Snowflake, et votre IDE préféré pour développer, tester et valider le code. L’ajout d’un assistant IA comme GitHub Copilot peut aussi accélérer l’écriture de code SQL et de modèles dbt. Cette configuration, un peu plus élaborée que l’approche 100 % native, offre plusieurs bénéfices importants :
Cette approche hybride conserve la simplicité de l’environnement Snowflake tout en apportant la robustesse des pipelines modernes d’intégration et de déploiement continus. Les équipes profitent d’une plateforme centralisée et sécurisée, tout en gagnant en automatisation et en traçabilité. Elle permet d’accélérer les cycles de développement, de réduire les interventions manuelles et de déployer des modèles plus fiables. C’est une solution évolutive, qui peut démarrer simplement sur un projet pilote et s’industrialiser progressivement selon les besoins de l’organisation.
Snowflake franchit une nouvelle étape dans la démocratisation de la donnée, en rendant la transformation accessible à un plus grand nombre d’équipes, y compris celles qui ne disposent pas d’une expertise DevOps avancée. L’association dbt + Snowflake devient une solution de référence, car elle combine simplicité de mise en œuvre, coût maîtrisé et indépendance vis-à-vis de services tiers, limitant ainsi la complexité technique et les risques de sécurité.
Cette évolution permet aux organisations de passer à l’action rapidement, en lançant des projets pilotes pour tester leurs pipelines de transformation dans un environnement entièrement intégré. Une fois les bonnes pratiques établies, elles peuvent industrialiser progressivement leur setup, ajouter de l’automatisation et étendre la couverture fonctionnelle à de nouveaux cas d’usage. Ce modèle réduit le temps d’adoption, améliore le retour sur investissement et offre un cadre flexible pour accompagner la montée en maturité des équipes data.