DATA MANAGEMENT
15/9/2025
Fresque de la data Photo de Assia El Omari
Assia El Omari
Chef de projet Marketing

La Fresque de la Data, un outil d’acculturation stratégique

Qu'est-ce que la Fresque de la Data ? À quel moment l'activer ? Quels résultats attendre à court et moyen terme, et comment la relayer pour qu’elle produise des effets durables ? 

Dans cet article vous trouverez un cadre d’usage clair, des exemples situés (Comex, équipes métiers, IT, secteur public/privé) et une manière simple de passer de la prise de conscience à un plan d’action priorisé. Pas de jargon gratuit, pas de promesses vagues : des formats, des rôles, des livrables et des décisions à prendre. Si vous cherchez un moyen rapide de mettre tout le monde au même niveau sans perdre de temps en pédagogie descendante, la Fresque de la Data peut devenir votre levier stratégique.

Pourquoi parler d’acculturation data ?

Vous avez sans doute déjà entendu quelqu’un dire : « On a plein de données, mais on ne sait pas trop quoi en faire… ». Rassurez-vous : ce constat est très répandu. Les organisations évoluent aujourd’hui dans un véritable océan de données : certaines sont stratégiques, d’autres plutôt anecdotiques – un peu comme ces e-mails qu’on garde « au cas où » depuis 2017. Cette profusion est à la fois une formidable opportunité et un vrai défi : comment transformer tout ce volume d’informations en leviers concrets, sans se laisser déborder ?

C’est précisément là qu’intervient la Fresque de la Data. L’objectif n’est pas de créer une présentation ou un dashboard supplémentaire, mais d’aligner toutes les équipes sur un langage et une vision communs, pour passer de « la donnée, c’est un sujet pour l’IT » à « je comprends en quoi cela me concerne et comment je peux agir ».

Chaque jour, les entreprises génèrent d’immenses volumes d’informations : clics, formulaires, capteurs, e-mails… tout finit par alimenter les serveurs. Certaines de ces données sont stratégiques, d’autres… un peu plus anecdotiques (mais on les stocke quand même, « au cas où »). Cette croissance continue ouvre de belles perspectives : mieux comprendre ses clients, anticiper les tendances, optimiser les processus ou lancer de nouveaux produits. Mais cette abondance peut aussi dérouter : trop de données, sans méthode, et on ne sait plus par où commencer.

La transformation digitale a placé la donnée au centre du jeu. Les investissements sont là : plateformes cloud, solutions de BI, intelligence artificielle, machine learning… tout est réuni pour accélérer la prise de décision. Pourtant, sur le terrain, certains tableaux de bord sont rarement ouverts, des projets data restent bloqués en pilote, et IT et métiers continuent parfois de se renvoyer la balle.

C’est là que se trouve l’enjeu principal : transformer la donnée en véritable levier collectif. Il ne s’agit plus seulement de « faire de la data » pour cocher une case stratégique, mais de permettre à chacun d’y trouver un usage concret. Que le Comex s’en serve comme outil de pilotage, que les métiers l’intègrent dans leurs décisions quotidiennes et que l’IT ne soit plus seul à porter le sujet. L’objectif : passer d’une donnée subie à une donnée choisie, comprise et partagée, pour prendre de meilleures décisions ensemble.

Définir l’acculturation : au-delà de la formation technique, il s’agit d’un changement culturel et stratégique.

Quand on parle d’acculturation data, on imagine parfois une succession de formations techniques : huit heures de SQL le lundi, un peu de Python le mardi et un test de machine learning le vendredi. Rassurez-vous, ce n’est pas l’idée. L’acculturation va bien au-delà de simples cours : c’est un changement de culture qui touche toute l’organisation.

Acculturer une entreprise, c’est créer un langage commun autour de la donnée. Cela signifie que le Comex comprend ce qu’implique un projet de gouvernance, que les métiers savent justifier leurs indicateurs de pilotage, et que l’IT peut présenter une architecture de données sans avoir l’impression de parler une langue étrangère. Il est important de s'assurer que tout le monde avance dans la même direction, sans laisser la moitié des équipes sur le bord du chemin.

Cela suppose aussi de changer des habitudes bien ancrées. Terminé le « on a toujours fait comme ça » ou les décisions fondées uniquement sur l’intuition. L’acculturation amène à s’appuyer sur des données fiables, partagées et comprises de tous. Cela demande parfois de casser des silos, de repenser certains processus, voire d’adapter l’organisation.

Mais il ne s’agit pas d’une contrainte. L’acculturation rend la donnée plus accessible et concrète, grâce à des ateliers, des échanges et des mises en situation qui impliquent réellement les équipes. L’idée est de sortir du PowerPoint descendant pour créer un moment collectif et engageant.

Acculturer à la donnée, c’est passer d’une donnée subie à une donnée choisie et utilisée, pour en faire un levier stratégique… tout en gardant les équipes éveillées du début à la fin.

💡 Remarque – L’acculturation ne s’improvise pas

Les organisations qui réussissent à aligner leurs équipes sur la donnée planifient leur démarche d’acculturation avec la même rigueur qu’un projet stratégique : étapes définies, sponsors identifiés, suivi dans le temps. Sans structure, la dynamique s’essouffle rapidement et les habitudes reviennent.

Notre expérience : chez Limpida, nous aidons les organisations à structurer ce plan, en choisissant les bons formats et en fixant des jalons de progression clairs pour garder le sujet vivant tout au long de l’année.

Poser la question centrale : comment rendre la donnée accessible, comprise et partagée par tous les niveaux de l’organisation ?

Avant de parler outils, KPI ou architecture cloud, il faut revenir à l’essentiel : comment faire de la donnée un référentiel commun à toute l’organisation ? La technologie, aussi performante soit-elle, ne suffit pas. On peut disposer du meilleur data lake du marché : si les équipes ne savent pas où chercher, ne comprennent pas ce qu’elles trouvent ou ne font pas confiance aux chiffres, le projet ne décollera pas.

Poser cette question, c’est se mettre à la place des utilisateurs : est-ce simple d’accès ? Est-ce clair ? Et surtout, les collaborateurs ont-ils confiance dans ce qu’ils voient ?

Cette réflexion n’est pas un exercice théorique : elle détermine l’adoption de toutes les initiatives data qui suivront. Une donnée utile est une donnée visible, comprise et crédible. 

Sinon, elle reste un actif dormant !

Pour structurer cette démarche, cinq axes méritent d’être explorés :

  • Accessibilité : la donnée ne doit pas rester un trésor caché au fond d’un data warehouse réservé à quelques initiés. Elle doit être disponible au bon moment, au bon endroit et pour la bonne personne – sans exiger un mot de passe interminable pour consulter un indicateur clé.
  • Compréhension : avoir de la donnée, c’est bien ; en comprendre le sens, c’est mieux. Cela suppose un vocabulaire unifié, des définitions claires et des dashboards lisibles sans mode d’emploi. Le but est simple : éviter que deux équipes arrivent à des conclusions opposées avec les mêmes chiffres.
  • Partage : une donnée qui reste dans un service, c’est un peu comme un gâteau qu’on garde pour soi : tout le monde y perd. Partager la donnée, c’est casser les silos et créer un langage commun entre finance, marketing, IT et opérationnels.
  • Confiance : l’accessibilité et la compréhension ne suffisent pas si les utilisateurs doutent des chiffres. La confiance passe par la qualité des données, la transparence des sources et des processus de mise à jour clairs. Sinon, les réunions se transforment en débats sans fin sur “qui a le bon chiffre”.
  • Simplicité : plus l’expérience est fluide, plus l’adoption est naturelle. Interfaces intuitives, rapports visuels et navigation en quelques clics facilitent l’usage et donnent envie de revenir.

Travailler sur ces axes ne se limite pas à “faire de la gestion de données” : cela transforme la donnée en un véritable moteur de collaboration et de performance. C’est exactement cette dynamique que la Fresque de la Data cherche à initier au sein des organisations.

La Fresque de la Data : qu’est-ce que c’est ?

Origine et philosophie : un atelier collaboratif inspiré de la Fresque du Climat

La Fresque de la Data s’inspire de la Fresque du Climat, mais transpose le concept dans l’univers de la donnée. On y etrouve le même principe collaboratif et la même approche visuelle, mais avec une spécificité essentielle : chaque atelier part d’une problématique concrète choisie en amont. L’objectif est de rendre la donnée accessible et engageante tout en répondant à un vrai besoin de l’organisation.

Plutôt qu’une présentation descendante sur la gouvernance des données, la Fresque fait vivre aux participants une expérience collective. Les équipes travaillent avec des cartes représentant les rôles, les outils, les enjeux et les bonnes pratiques de l’écosystème data. Elles les relient progressivement pour construire une fresque visuelle qui reflète leur propre réalité et apporte des réponses à la question posée.

Cette approche transforme un sujet complexe en un moment d’intelligence collective. Les discussions sont stimulées, chacun s’implique et les échanges deviennent riches et concrets. Parce qu’elle s’appuie sur une problématique précise, chaque fresque est unique : elle met en lumière les points de blocage, les responsabilités et les opportunités propres à l’organisation. Le rôle de l’animateur est alors d’orienter les échanges pour aider le groupe à construire une représentation cohérente et actionnable.

Cette approche répond à plusieurs besoins :

  • Démocratiser un sujet réservé aux experts : la data devient compréhensible, même pour ceux qui n’ont jamais ouvert un dashboard. Les acronymes cessent d’être un obstacle et deviennent des repères communs.
  • Favoriser la collaboration : chacun apporte sa vision, ses questions, ses irritants. Pour certaines équipes, c’est parfois la première occasion de parler concrètement de leurs pratiques, ce qui ouvre des échanges riches et constructifs.
  • Créer un moment marquant : la fresque co-construite reste en mémoire. Les participants se souviennent des cartes qu’ils ont placées, des débats qu’ils ont eus et de l’ambiance de l’atelier, ce qui ancre l’apprentissage.
  • Prendre du recul : l’exercice permet de sortir du quotidien, de visualiser les flux de données, les responsabilités et les points de blocage. On quitte la logique de “pompiers de service” pour adopter une vision plus globale.

Contrairement à la Fresque du Climat qui suit un cheminement toujours identique vers une conclusion unique, la Fresque de la Data aboutit à un résultat différent à chaque atelier. C’est cette capacité d’adaptation qui en fait un outil puissant pour aligner les parties prenantes sur une compréhension partagée et des actions concrètes.

L'objectif principal : répondre à une problématique en rendant les enjeux data concrets

La Fresque de la Data n’a pas pour seul objectif d’expliquer le cycle de vie de la donnée. Elle va plus loin : elle aide les organisations à traiter une problématique choisie en amont. L’enjeu n’est donc pas seulement de savoir d’où viennent les données ou comment elles circulent, mais de comprendre comment elles soutiennent — ou freinent — la stratégie de l’entreprise.

Pas besoin de maîtriser le SQL ni de configurer un data lake pour participer. L’atelier traduit le jargon technique en langage clair, afin que chacun puisse suivre et contribuer. Mais vulgariser ne signifie pas simplifier à l’excès : l’atelier raconte l’histoire de la donnée — ses origines, ses flux, ses responsabilités, sa valeur — tout en la reliant à la question stratégique posée.

L’objectif est que chacun reparte en se disant :

  • « Cette problématique me concerne directement »
  • « Je comprends mon rôle dans la solution »
  • « Je sais ce que je peux mettre en place dès demain »

Dans de nombreuses organisations, la compréhension de la donnée ressemble à un puzzle incomplet :

  • Les métiers connaissent leurs KPI et leurs outils, mais pas toujours les processus qui alimentent leurs tableaux de bord, ni pourquoi certaines données semblent incohérentes.
  • L’IT gère les flux, les API et les accès, mais doit traduire des schémas complexes pour un public qui n’a pas forcément l’appétence technique.
  • La direction se concentre sur la stratégie et les budgets, mais peut passer à côté de risques ou d’opportunités faute d’une vision d’ensemble.

La Fresque sert de fil conducteur : elle recolle les morceaux et montre que tout le monde travaille sur la même histoire. Elle offre une vue d’ensemble qui aligne les équipes et les aide à passer de :

  • « La data, c’est compliqué et réservé aux experts » → « Je comprends les grandes étapes et j’ai un rôle à jouer. »
  • « C’est un projet IT » → « C’est une aventure collective, et ma contribution compte. »
  • « Encore un buzzword » → « Un levier stratégique pour transformer nos pratiques et résoudre nos irritants. »

La Fresque de la Data n’est pas un simple exercice pédagogique : elle est un déclencheur. Parce qu’elle est construite autour d’une problématique concrète, elle aboutit à des solutions adaptées au contexte de l’organisation. Elle crée un moment d’intelligence collective où les participants identifient ensemble les leviers d’action, les priorités et les prochaines étapes.

En définitive, la Fresque transforme un sujet perçu comme technique et aride en un moment engageant et utile, où chacun repart avec une vision claire, des pistes concrètes… et parfois même le sourire – même après avoir parlé de gouvernance de données.

📖 Pour aller plus loin – Activer le collectif

Après un atelier, inviter chaque participant à partager une “idée clé” à son équipe favorise une diffusion organique de la culture data. Cet effet miroir déclenche souvent de nouvelles discussions, au-delà du cercle initial, et alimente un apprentissage en continu sans nécessiter de nouvelle session immédiate.

À essayer : nous préparons pour nos clients des supports de restitution synthétiques, faciles à diffuser en interne (visuels, fiches récap). La dynamique de l’atelier se propage plus rapidement sans nécessiter de nouveaux moyens.

Quels sont les supports de la Fresque de la Data ?

La Fresque de la Data n’a rien d’un séminaire descendant où l’on enchaîne les slides jusqu’à ce que quelqu’un s’endorme discrètement au fond de la salle. C’est un atelier collaboratif, pensé pour capter l’attention et faire participer tout le monde – qu’il s’agisse du comex ou d’un chef de projet terrain. Le principe est simple : plus les participants interagissent, plus ils comprennent et s’approprient les sujets.

Ce format repose sur un ingrédient clé : la mise en action. Plutôt que de rester spectateur, chacun devient acteur de la construction de la fresque. On manipule, on discute, on assemble, et les informations deviennent bien plus concrètes qu’un schéma projeté sur un écran. C’est un moment où l’on prend du recul, où les visions se confrontent et s’enrichissent.

Ce n’est pas seulement ludique : c’est une approche conçue pour déclencher des prises de conscience collectives. Les cartes font naître les échanges, les échanges suscitent des réflexions, et ces réflexions ouvrent la porte à des améliorations très concrètes. En d’autres termes, la Fresque n’est pas un gadget pédagogique : c’est un véritable outil stratégique pour aligner les équipes.

Voici ce qui fait la force de ce format :

  • Les cartes : elles sont au cœur de l’expérience. Chacune représente un concept clé de la data : rôles (Data Steward, CDO…), outils (catalogue, pipeline…), enjeux (qualité, gouvernance, conformité…). Les participants les découvrent progressivement et les relient entre elles. Les explications sont claires et illustrées pour éviter le jargon et les sourcils froncés.
  • La construction de la fresque : une fois les cartes posées, vient le moment de les organiser pour répondre à la problématique donnée. C’est souvent à ce stade que tout s’éclaire : chacun voit comment son rôle ou ses besoins s’intègrent dans un système plus large. Et c’est là qu’apparaissent les fameux « ah mais d’accord, c’est pour ça qu’on nous demande ce champ obligatoire ! ».
  • Les discussions collectives : l’atelier est conçu pour faire émerger de vrais échanges. Les participants débattent, questionnent les concepts, partagent leurs expériences. L’IT découvre les contraintes des métiers, les métiers comprennent les réalités techniques, et tout le monde se rend compte que certains mots ne veulent pas toujours dire la même chose pour chacun.
  • La restitution : à la fin, chaque groupe présente sa fresque. Ce moment de partage permet de prendre du recul, d’identifier les zones d’ombre et les points de friction, mais aussi de mettre en lumière les opportunités. C’est une étape clé pour créer un alignement avant d’aller plus loin.

Ce format fonctionne parce qu’il combine le concret et le stratégique : on manipule, on réfléchit ensemble, on rend visible ce qui était abstrait. Et surtout, on repart avec une vision claire et partagée, qui donne envie d’agir.

💬 Citation

“Au cours de l’atelier, un participant a reconnu qu’il rencontrait des difficultés avec l’utilisation d’un tableau de bord. Cette prise de parole a ouvert un échange constructif, révélant que plusieurs personnes partageaient le même constat et permettant de trouver collectivement des pistes d’amélioration.”
– Antoine, Head of Consulting chez Limpida Consulting

Ces prises de conscience collectives sont souvent le déclencheur de changements concrets. Chez Limpida, nous facilitons ces discussions en aidant les participants à transformer leurs irritants en points d’amélioration partagés.

Fresque de la Data : bénéfices et impacts pour les organisations

Pour le Comex et les dirigeants : clarifier les enjeux stratégiques, mieux piloter les investissements et orienter la gouvernance

Pour un comité de direction, la Fresque de la Data n’a rien d’un atelier “fun” pour meubler le séminaire annuel. C’est un véritable outil de pilotage stratégique. Elle offre une vue d’ensemble claire de l’écosystème data – sans passer par des slides illisibles ou des schémas qui font décrocher la moitié de la salle. Ici, tout devient visuel, concret et compréhensible.

L’atelier aide à clarifier les priorités : mettre en lumière les blocages, les zones d’ombre et les endroits où la donnée dort au lieu de travailler. C’est souvent le moment où l’on réalise que certaines initiatives “phares” ne sont pas si alignées avec la stratégie globale, ou qu’au contraire certains projets mériteraient un vrai coup d’accélérateur.

Il devient aussi plus simple de piloter les investissements. Fini les choix faits “au feeling” ou parce qu’un outil avait la plus belle démo : la Fresque donne un cadre pour arbitrer en fonction de l’impact réel sur l’organisation. Les budgets sont orientés là où ils créent le plus de valeur, et pas seulement là où la demande est la plus bruyante.

Enfin, c’est un moyen efficace de poser les bases d’une gouvernance claire. Les rôles et responsabilités (Data Owner, Data Steward, CDO…) cessent d’être des acronymes flous pour devenir des fonctions concrètes avec un périmètre bien défini. On passe du “tout le monde est responsable donc personne ne l’est” à “chacun sait ce qu’il doit faire” – ce qui, soyons honnêtes, fait gagner du temps dans bien des réunions.

En pratique, pour le Comex, la Fresque permet de :

En pratique, pour le Comex, la Fresque permet de :

  • Avoir un langage commun : chacun est mis au même niveau sur les concepts. Fini les réunions où l’IT parle de “catalogage des métadonnées” pendant que le marketing pense à des brochures papier. Les notions comme gouvernance, qualité ou valorisation de la donnée deviennent claires. Et surtout, on arrête de confondre un Data Steward avec un intendant.
  • Aligner les décisions : les priorités sont partagées et comprises par tous. Cela évite les décisions contradictoires entre départements – du type un service qui achète un nouvel outil de visualisation pendant qu’un autre arrête de financer l’alimentation du data warehouse. Les arbitrages deviennent cohérents et soutiennent la stratégie globale.
  • Rendre les budgets plus intelligents : les investissements se font en connaissance de cause. On ne choisit plus une solution parce que “le concurrent l’a” ou parce qu’elle avait une jolie interface. Les projets financés sont ceux qui maximisent la valeur business, réduisent les risques ou améliorent la prise de décision. Et les dirigeants peuvent enfin justifier leurs choix avec autre chose qu’un simple “on le sentait bien”.
  • Détecter les angles morts : en mettant tout sur la table, l’atelier révèle ce que les reportings ne montrent pas : fichiers Excel en doublon, processus bancals, responsabilités floues… Un moment parfois un peu inconfortable, mais qui permet d’initier les bonnes actions.
  • Donner du sens aux équipes : quand les collaborateurs voient comment leur travail contribue à la stratégie data globale, leurs efforts prennent une nouvelle dimension. Cela renforce l’engagement et, avouons-le, réduit le nombre de soupirs entendus en réunion.

La Fresque transforme un sujet perçu comme technique en un véritable levier de stratégie et de gouvernance. Elle permet aux dirigeants de mieux comprendre leur patrimoine data, de prendre des décisions plus éclairées et de mobiliser l’ensemble de l’organisation autour d’une vision commune – et tout cela dans un format suffisamment vivant pour éviter les bâillements en milieu de séance.

Pour les métiers : comprendre les concepts data et identifier leurs usages concrets

Pour les équipes métiers, la donnée peut parfois sembler abstraite, voire réservée à quelques initiés qui “parlent SQL entre eux”. La Fresque de la Data leur permet de monter en compétences de façon progressive, sans jargon inutile ni avalanche de schémas techniques. On part de la prise de conscience, puis on avance pas à pas jusqu’à l’action concrète.

Cette progression peut être représentée sous la forme d’une pyramide en cinq étapes, qui illustre comment les métiers passent de simples spectateurs de la donnée à véritables acteurs de sa valorisation. À chaque niveau, les collaborateurs gagnent en compréhension, en autonomie et en capacité à utiliser la donnée pour améliorer leur quotidien.

La pyramide de l'acculturation des métiers

L’idée n’est pas simplement de “leur expliquer la data” avec quelques définitions, mais de les aider à changer de posture. Plus les équipes avancent dans cette progression, plus elles comprennent leur rôle, identifient les bons indicateurs et contribuent à fiabiliser les processus. La donnée devient un outil de pilotage collectif, et plus seulement un sujet technique dont on délègue la responsabilité à l’IT.

Et, bonne nouvelle, tout cela se fait dans un format interactif qui favorise l’échange : on parle de vrais cas, on se rend compte que certains irritants sont partagés par plusieurs services, et on repart avec des idées concrètes pour mieux collaborer. De quoi donner envie de consulter les dashboards autrement que sous la contrainte d’un reporting mensuel.

Pour l’IT et les experts data : faciliter la communication avec les non-spécialistes et valoriser leur rôle

Pour les équipes IT et les experts data, la Fresque de la Data est souvent vécue comme un vrai bol d’air. Enfin un espace où ils peuvent expliquer leur travail autrement qu’avec des schémas techniques dignes d’un plan de métro ! C’est l’occasion de rendre visible ce qui se passe “dans les tuyaux”, de montrer les étapes clés du traitement des données et d’expliquer pourquoi certaines contraintes – sécurité, qualité, gouvernance – ne sont pas là pour compliquer la vie de tout le monde, mais pour garantir que l’entreprise fonctionne sans accroc.

L’atelier joue le rôle de traducteur entre le monde technique et les autres métiers. Les participants découvrent ce que sont les pipelines, les catalogues de données ou la gouvernance, et comprennent que ce ne sont pas de simples buzzwords mais des outils qui permettent à l’organisation de collaborer efficacement. Cela réduit les quiproquos et les frustrations : on répond enfin à des questions du type « pourquoi on me demande toujours ce format de fichier ? » ou « pourquoi ça prend trois semaines pour avoir une donnée propre ? » – et tout le monde repart avec une meilleure compréhension du “pourquoi” derrière les process.

C’est aussi une belle occasion de valoriser le rôle des experts data. Leur travail reste souvent invisible… jusqu’au jour où un problème survient, un peu comme un gardien de but dont on ne remarque que les arrêts manqués. La Fresque leur donne un espace pour montrer qu’ils sont bien plus que des “réparateurs de données” : ce sont des acteurs clés de la stratégie, qui posent les fondations nécessaires pour que les équipes métiers puissent innover, prendre de meilleures décisions et livrer des résultats fiables.

Enfin, la Fresque peut aussi être réalisée exclusivement avec des équipes IT et data. Dans ce cas, elle devient un moment privilégié pour renforcer la cohésion interne, aligner les pratiques et identifier les axes d’amélioration techniques. Elle permet de partager des retours d’expérience, de repérer les points de friction entre producteurs de données, et d’imaginer ensemble des solutions concrètes.

📊 Chiffre clé – L’obstacle de la confiance

Une étude BARC révèle que 77 % des entreprises voient le manque de confiance dans les données comme leur principal frein. Cela souligne l’importance de créer des espaces où les collaborateurs peuvent questionner les chiffres, comprendre leur provenance et valider collectivement leur fiabilité.

Notre expérience : chez Limpida, nous avons créé un glossaire interne pour partager un langage commun et réduire les débats sans fin sur “quel chiffre est le bon”. C’est un bon premier pas que toute organisation peut reproduire pour renforcer la confiance dans les données.

Pour l’entreprise dans son ensemble : créer une culture commune et réduire les silos

La Fresque de la Data n’est pas simplement un atelier pour “parler de data”, c’est un moment où l’organisation prend le temps de regarder son écosystème dans son ensemble. Chacun découvre que ses irritants ne sont pas isolés : les problèmes de qualité ne concernent pas uniquement le marketing, les règles de sécurité n’existent pas juste pour compliquer la vie des métiers, et les tableaux de bord mystérieux ont un impact bien réel sur la finance, les opérations et la prise de décision. Cette mise en perspective aide tout le monde à comprendre comment ses actions influencent les autres et pourquoi il est important de travailler de manière coordonnée.

Peu à peu, une culture commune se construit. Les collaborateurs se mettent à utiliser les mêmes définitions, comprennent mieux les règles et commencent à voir la donnée comme un outil collectif plutôt qu’une contrainte imposée. Les silos se fissurent, les échanges deviennent plus fluides et les équipes identifient plus facilement ce qu’elles peuvent améliorer. Même les réunions changent de ton : au lieu de débattre sans fin pour savoir “qui a le bon chiffre”, on se concentre sur les actions à entreprendre.

En clair, la Fresque permet de :

  • Aligner les visions : elle offre à toute l’organisation une vue d’ensemble cohérente de l’écosystème data. Fini les trois versions différentes selon que l’on demande à l’IT, au marketing ou à la finance : tout le monde voit la même “photo”, comprend les grandes étapes de la vie de la donnée et sait où il se situe dans le processus. C’est un peu comme passer d’un puzzle incomplet à une image nette où chacun peut enfin reconnaître sa place et sa contribution. Cette clarté rend les décisions plus simples et évite les incompréhensions qui font perdre du temps.
  • Fluidifier la collaboration : en rassemblant des équipes qui ne se croisent pas toujours, la Fresque crée un espace où les silos tombent. Les échanges ne se limitent plus à des tickets Jira ou à des mails en copie cachée : les discussions sont directes, franches et souvent plus constructives. Les métiers découvrent les réalités techniques de l’IT, l’IT comprend mieux les contraintes du terrain, et tout le monde en ressort avec moins de frustrations… et parfois même quelques éclats de rire qui détendent l’atmosphère.
  • Déclencher des améliorations : l’atelier met en lumière les irritants du quotidien – doublons de fichiers, données manquantes, incohérences entre systèmes – mais dans un cadre positif et collectif. Plutôt que de chercher un coupable, on identifie les points de blocage ensemble et on commence à réfléchir aux solutions. Les discussions de couloir se transforment en pistes d’action concrètes, ce qui est déjà un premier pas vers le changement.

Cette mise en commun change profondément la dynamique de l’entreprise. Les équipes ne travaillent plus en parallèle mais en synergie : les projets gagnent en cohérence, les décisions sont plus rapides et mieux comprises, et les tensions entre services diminuent. 

La donnée devient un levier stratégique partagé, qui soutient la performance plutôt que de la freiner. Et en prime, cette culture commune donne un nouveau souffle aux collaborateurs : ils se sentent impliqués, utiles et mieux connectés à la stratégie globale.

Culture data

Cas concrets de Fresque de la Data : finance, industrie, secteur public

Exemple secteur finance : acculturation d’un Comex sur IA et conformité.

Pour rendre la Fresque de la Data pleinement concrète, rien ne vaut des mises en situation détaillées. Chaque atelier peut être taillé sur mesure : sensibiliser un Comex, connecter les métiers et l’IT ou poser les bases d’un programme de gouvernance.

Dans une grande banque française, la direction générale faisait face à deux réalités : d’un côté, des projets IA en production ou en pilote (détection de fraude, scoring de crédit, optimisation de trésorerie), de l’autre un Comex qui voyait ces initiatives comme des “boîtes noires” dont il fallait absolument limiter les risques réglementaires. Les équipes Data Office alertaient sur l’absence de gouvernance claire pour certains modèles, et la conformité réclamait une traçabilité irréprochable avant toute mise en production.

💡 En savoir plus

En 2023, l’ACPR a rappelé que la documentation des modèles d’IA est désormais un prérequis pour leur mise en production dans les banques, afin de limiter les risques réglementaires.

Notre expérience : pour accompagner cette mise en conformité, chez Limpida nous aidons à formaliser les workflows de validation et à clarifier le rôle du DPO dès la phase de design, afin que les projets IA passent les comités plus rapidement et sereinement.

La Fresque de la Data a été utilisée pour remettre tout le monde autour de la table, dans un format qui casse le mode « présentation descendante » et favorise le dialogue.

  • Cartographie des flux critiques : les participants ont placé les cartes représentant les sources de données (KYC, transactions, reporting réglementaire) et visualisé leurs interactions avec les modèles d’IA. C’est à ce moment qu’ils ont réalisé que certaines données sensibles passaient par des canaux peu documentés – ce qui déclenche immédiatement un débat sur les risques de non-conformité.
  • Analyse des zones de risque : les cartes « gouvernance », « qualité » et « sécurité » ont été reliées aux cas d’usage IA. Les discussions ont permis d’identifier des points d’attention concrets : manque de documentation sur certains algorithmes, dépendance à des données externes non contrôlées, processus de validation trop tardif dans le cycle projet.
  • Alignement stratégique : en reliant les rôles (Data Owner, CDO, DPO) aux flux de données, le Comex a pu clarifier qui devait valider quoi et à quel moment. La décision a été prise de formaliser un workflow d’approbation des modèles, d’impliquer le DPO dès la phase de design et de renforcer les contrôles qualité en amont, avant tout entraînement de modèle.

À la fin de l’atelier, les membres du Comex avaient devant eux une fresque qui représentait leur écosystème data, les zones de vulnérabilité et les rôles de chacun. L’ambiance était plus détendue que prévue : une blague a même été lancée sur le fait que les modèles d’IA ne devraient pas être plus opaques que les comités de décision internes – et tout le monde a souri, preuve que le message était bien passé.

Exemple secteur industriel : alignement des métiers et de l’IT sur la gouvernance.

Dans un groupe industriel international, l’IT et les métiers vivaient deux réalités parallèles. D’un côté, l’IT avait mis en place un data lake flambant neuf, des pipelines automatisés et des outils de gouvernance dignes d’un manuel de référence. De l’autre, les métiers continuaient à travailler sur leurs fichiers Excel locaux, avec des définitions d’indicateurs qui variaient selon les usines et les régions. Résultat : réunions interminables pour “réconcilier les chiffres”, tensions sur la fiabilité des données et perte de temps avant toute décision.

La Fresque de la Data a servi d’espace neutre pour remettre tout le monde autour de la table, sans PowerPoint accusateur ni jargon technico-technique.

  • Cartographie de l’existant : les participants ont posé les cartes représentant leurs systèmes (ERP, MES, CRM) et relié les flux de données jusqu’aux dashboards utilisés pour le suivi de production et de qualité. Cela a mis en lumière l’existence de “chemins parallèles” où les données étaient extraites manuellement et retraitées localement avant d’être réinjectées dans les rapports – une étape invisible pour l’IT, mais bien réelle pour les métiers.
  • Identification des points de friction : les échanges ont permis d’isoler les causes principales de la perte de confiance dans les données : absence de dictionnaire de données partagé, droits d’accès trop complexes et manque de visibilité sur les mises à jour de données. L’atelier a aussi révélé que certains indicateurs étaient calculés différemment selon les sites – ce qui expliquait pourquoi deux usines pouvaient annoncer des taux de rendement contradictoires pour un même produit.
  • Construction d’un langage commun : en connectant les cartes “rôles” aux cartes “qualité” et “gouvernance”, les participants ont défini un premier socle de responsabilités : qui valide les indicateurs, qui gère les accès et qui tient à jour les définitions. Un plan d’action a émergé pour créer un business glossary, documenter les transformations clés et simplifier les droits d’accès pour que les métiers puissent utiliser les données sans se sentir face à un coffre-fort numérique.

À la fin de la session, métiers et IT étaient sur la même longueur d’onde. Un participant a résumé la séance en plaisantant : « Au moins maintenant, quand on parlera de rendement, on saura si on parle de la même chose ! ». La phrase a fait rire, mais a aussi été notée comme un objectif officiel du projet de gouvernance.

Exemple secteur public : sensibilisation à l’usage responsable des données.

Dans une grande collectivité territoriale, la question n’était pas seulement technique mais éthique : comment garantir un usage responsable des données des citoyens ? Les équipes métiers collectaient une grande variété d’informations – demandes d’aides sociales, données de mobilité, inscriptions scolaires – mais les pratiques de stockage et de partage manquaient d’harmonisation.

La Fresque de la Data a été utilisée pour réunir responsables métiers, DSI, DPO et communication interne autour d’un même objectif : faire de la donnée un outil de service public, et non un risque juridique.

  • Cartographier les données sensibles : les participants ont identifié les principales sources de données personnelles et relié ces flux aux processus de traitement. Ce travail a révélé des durées de conservation trop longues et des circuits de partage peu documentés, rendant difficile le respect du principe de minimisation.
  • Relier enjeux réglementaires et usages : en plaçant les cartes “RGPD”, “sécurité” et “qualité” dans la fresque, les discussions ont permis d’aborder des cas très concrets : formulaires collectant trop d’informations, transmission manuelle de fichiers ou absence de procédure d’anonymisation pour les données utilisées dans des études internes.
  • Définir un socle de bonnes pratiques : l’atelier a débouché sur l’élaboration d’un plan simple et opérationnel : clarification des rôles (responsable de traitement, producteur de données, DPO), automatisation de la suppression des données obsolètes, mise en place d’un guide de sensibilisation interne.

Les participants sont repartis avec une vision claire des responsabilités et un langage commun pour parler de protection des données. Le sujet, souvent perçu comme purement juridique, a gagné en clarté et en légitimité dans les équipes, facilitant ainsi les prochains projets de modernisation.

💡 En savoir plus

La CNIL a infligé plus de 40 M€ d’amendes aux collectivités en 2023 pour conservation excessive de données.

Notre expérience : chez Limpida, nous menons un audit de gouvernance, afin de clarifier les durées de conservation et d’aider les équipes à mettre en place des processus de suppression conformes.


Déroulement d’un atelier Fresque de la Data : de la théorie à la pratique

Un atelier Fresque de la Data n’est pas une simple présentation ni une formation descendante. C’est un processus structuré qui guide les participants pas à pas, de la compréhension des enjeux à l’identification d’actions concrètes. Chaque étape est pensée pour favoriser l’engagement, la réflexion et la mise en commun des connaissances.

Étapes principales : définition de la problématique (contexte client) découverte des cartes, construction de la fresque, restitution et échanges.

L’atelier suit une séquence progressive en quatre temps :

  1. Définition de la problématique et mise en contexte : l’animateur commence par présenter le contexte de l’organisation et les objectifs de l’atelier. Cette étape est essentielle pour que chacun sache pourquoi il est là et ce qui est attendu de lui. Selon le public, il peut s’agir d’une problématique stratégique (alignement Comex/IT), opérationnelle (fiabilisation des indicateurs) ou organisationnelle (mise en place d’une gouvernance).
  2. Découverte des cartes : les participants explorent ensuite les cartes qui représentent les rôles (CDO, Data Steward…), les outils (catalogue, pipeline…), les concepts clés (qualité, gouvernance, conformité…) et les enjeux stratégiques. Chaque carte est expliquée de manière concise, afin que tout le monde parte avec le même niveau de compréhension. Cette étape crée un vocabulaire commun et supprime les malentendus liés au jargon technique.
  3. Construction de la fresque : les participants organisent les cartes entre elles pour représenter leur propre écosystème data. Ils identifient les flux, les dépendances et les points de friction. C’est souvent ici que les échanges deviennent plus intenses : on confronte les points de vue, on clarifie les responsabilités et on visualise les manques ou doublons dans les processus.
  4. Restitution et échanges collectifs : chaque groupe présente sa fresque et explique les choix effectués. Cette restitution permet d’avoir une vision d’ensemble, de comparer les différentes représentations et de faire émerger les priorités communes. Les échanges qui suivent servent à identifier les leviers d’amélioration et les premières actions à mettre en œuvre.

Cette progression crée un cadre de travail collaboratif, où chacun devient acteur de la réflexion. L’atelier ne se termine pas sur une simple photo de la fresque, mais ouvre la voie à un plan d’action concret et partagé.

💬 Citation

“Un atelier réussi, ce n’est pas une belle fresque accrochée au mur, c’est une équipe qui se met en mouvement dès le lendemain.”
– Antoine, Head of Consulting chez Limpida Consulting

Pourquoi c’est important : l’impact réel d’un atelier se mesure à sa capacité à déclencher des actions concrètes et durables, et non uniquement à produire un livrable esthétique.

Rôle de l’animateur : guider sans imposer, stimuler la réflexion collective.

L’animateur est le fil conducteur de la Fresque de la Data. Il ne se contente pas d’introduire les concepts ou de distribuer les cartes : il orchestre toute la dynamique de l’atelier. Son rôle consiste avant tout à créer un espace où chacun se sent légitime de s’exprimer, quel que soit son niveau de connaissance technique. Il présente le cadre et les objectifs dès le début, installe un climat de confiance et rappelle que l’atelier est un moment de co-construction.

Tout au long de la session, il guide les participants pas à pas. Il explique les cartes avec clarté, relance les échanges lorsque les discussions s’essoufflent et reformule les propos pour s’assurer que tout le monde comprend la même chose. Son approche est volontairement neutre : il ne donne pas les réponses mais pose les bonnes questions pour amener le groupe à réfléchir.

L’animateur doit aussi veiller à l’équilibre des contributions. Dans un groupe, certaines voix peuvent dominer tandis que d’autres hésitent à intervenir. Il distribue la parole et encourage les plus réservés à partager leurs idées. Il facilite également les désaccords : plutôt que de les éviter, il les utilise pour approfondir les réflexions et faire émerger des solutions communes.

Enfin, l’animateur synthétise les apports au fil de l’atelier et aide le groupe à dégager les priorités. Son objectif est que la restitution finale ne soit pas seulement une fresque joliment construite, mais un outil qui servira réellement de base à l’action.

Durée et formats possibles : ateliers courts ou approfondis, en présentiel ou en distanciel.

La Fresque de la Data s’adapte aux contraintes de chaque organisation et au niveau de maturité de ses équipes. L’atelier n’est pas figé : sa durée et son format peuvent varier pour répondre aux objectifs fixés en amont.

Un format court, d’une durée de deux à trois heures, convient parfaitement pour une première sensibilisation ou pour un public dirigeant qui dispose de peu de temps. Il permet de parcourir les notions essentielles, de découvrir les cartes et de construire une fresque simplifiée qui met en évidence les points clés de l’écosystème data.

Pour aller plus loin, un format approfondi, sur une demi-journée ou une journée complète, offre davantage de temps pour explorer les cartes en détail, engager des discussions plus riches et travailler sur des scénarios concrets propres à l’organisation. Ce type d’atelier est idéal lorsqu’il s’agit de lancer un programme de gouvernance ou de prioriser des actions d’amélioration.

L’atelier peut se tenir en présentiel, pour favoriser l’interaction et l’énergie collective autour de la table, ou en distanciel, grâce à des outils de collaboration visuelle qui permettent de reconstituer la fresque en ligne. Les deux formats reposent sur la même dynamique participative, mais le présentiel reste privilégié lorsqu’il s’agit de renforcer la cohésion d’équipe et de créer un moment fort.

En pratique, le choix du format dépend du public, du temps disponible et de l’objectif stratégique poursuivi. L’important n’est pas la longueur de l’atelier, mais l’engagement qu’il suscite et la clarté qu’il apporte aux participants.

Fresque de la Data : comment passer de l’acculturation à l’action ? 

La Fresque comme point de départ : sensibiliser et faire émerger des enjeux.

De la fresque à la prise de conscience

Passer du diagnostic à la stratégie : prioriser les actions, définir une gouvernance, identifier des cas d’usage.

La première étape après l’atelier consiste à prioriser les actions. Les irritants et doublons identifiés sont classés selon leur impact sur l’organisation et leur faisabilité. Les problèmes critiques – comme la mauvaise qualité des données utilisées dans les reportings, l’absence de définitions communes ou les processus manuels qui ralentissent la prise de décision – sont traités en priorité. Cette hiérarchisation collective évite de s’éparpiller et concentre les efforts sur les sujets qui apportent un bénéfice rapide et visible aux équipes.

Vient ensuite la nécessité de définir une gouvernance claire. Les rôles et responsabilités sont formalisés : les Data Owners pour chaque domaine de données, les Data Stewards chargés de veiller à la qualité et les comités de gouvernance qui arbitrent les priorités et valident les évolutions. Cette étape structure l’organisation et garantit que les décisions ne reposent plus sur des initiatives individuelles mais sur un cadre partagé et durable.

💬 Citation

“La clé, c’est de ne pas vouloir tout faire en même temps. Trois chantiers bien choisis valent mieux qu’un catalogue d’actions jamais mises en œuvre.”
– Antoine, Head of Consulting chez Limpida Consulting

Se concentrer sur quelques priorités bien définies permet d'obtenir des résultats concrets et d’éviter l’éparpillement qui freine les transformations.

Enfin, l’atelier permet d’identifier les cas d’usage prioritaires qui serviront de premiers projets pilotes. Il peut s’agir de créer un tableau de bord unifié pour le pilotage de la production, d’automatiser certains contrôles qualité ou de fiabiliser la donnée client avant le lancement d’un CRM. Ces cas d’usage sont essentiels pour démontrer rapidement la valeur de la démarche, mobiliser les équipes et justifier de futurs investissements.

En séparant clairement ces trois leviers – priorisation, gouvernance et cas d’usage – l’organisation passe d’un diagnostic à un véritable plan d’action. La fresque devient alors le point de départ d’une stratégie structurée, qui aligne vision, processus et décisions opérationnelles.

Complémentarité avec d’autres dispositifs : formations, programmes de data literacy, mise en place d’outils de gouvernance ou d’analytique.

La Fresque de la Data n’est pas une fin en soi : elle agit comme un déclencheur qui prépare et alimente d’autres initiatives structurantes. Elle s’intègre parfaitement dans un parcours global de transformation, en renforçant leur impact et en facilitant leur adoption.

  • Formations ciblées et spécialisées : la Fresque de la Data sert de point d’entrée pour mettre toutes les équipes sur le même niveau de compréhension. Une fois ce socle commun posé, il devient pertinent de proposer des formations adaptées aux différents profils : ateliers pour les managers sur la lecture et l’interprétation des indicateurs, modules techniques pour les analystes sur SQL, Python ou Power BI, et formations sur la gouvernance des données pour les Data Stewards et Data Owners. L’avantage est que ces formations sont alors mieux comprises et mieux acceptées, car elles s’inscrivent dans une vision globale partagée.
  • Programmes de data literacy et parcours d’acculturation : la Fresque peut être intégrée comme première étape d’un programme plus large, visant à développer la culture data sur le long terme. Après l’atelier, les participants peuvent suivre des modules e-learning pour approfondir les concepts vus, participer à des ateliers métiers pour travailler sur leurs propres cas d’usage ou encore rejoindre une communauté interne (communauté Data, guildes analytiques…) pour continuer à échanger et monter en compétence. Cette continuité permet de transformer une prise de conscience ponctuelle en véritable changement culturel.
  • Mise en place d’outils de gouvernance et d’accès à la donnée : les constats faits lors de l’atelier permettent d’identifier les priorités en matière d’outillage. Il peut s’agir de déployer un business glossary pour harmoniser les définitions, un data catalog pour améliorer la recherche et l’accès aux données, ou des workflows de validation pour clarifier les responsabilités. Le fait d’avoir aligné les équipes en amont garantit une meilleure adoption de ces outils, qui ne sont plus perçus comme une contrainte mais comme un support au quotidien.
  • Développement de solutions analytiques et cas d’usage concrets : l’atelier sert de révélateur des besoins les plus urgents ou les plus stratégiques. Les irritants identifiés – reporting incohérent, indicateurs redondants, difficultés d’accès à l’information – peuvent ensuite être traduits en projets concrets : création de dashboards unifiés, mise en place d’alertes automatiques, industrialisation des pipelines de données. Cela permet de passer rapidement du constat à des livrables utiles et visibles, qui renforcent l’engagement des équipes.

Ainsi, la Fresque devient le point de départ d’un véritable parcours d’acculturation, qui combine sensibilisation, structuration et mise en action pour installer durablement une culture data dans l’organisation.

Retombées observées : meilleure compréhension des rôles, alignement stratégique, émergence de projets concrets.

La première retombée visible est une meilleure compréhension des rôles et responsabilités. Les participants découvrent de manière claire ce que recouvrent des fonctions comme Data Owner, Data Steward ou CDO, et comprennent comment elles s’articulent entre elles. Cette clarification met fin aux zones grises où chacun pensait que “c’était l’affaire des autres” et permet à chaque acteur de situer son rôle dans la chaîne de valeur des données.

Vient ensuite l’alignement stratégique, qui se traduit par une vision commune des priorités. Les différents départements – IT, métiers, direction – partagent désormais le même vocabulaire et la même représentation des enjeux. Cela évite les malentendus qui ralentissent les projets et permet de prendre des décisions plus cohérentes, en cohésion avec la stratégie globale de l’organisation.

Enfin, l’atelier agit comme un déclencheur et favorise l’émergence de projets concrets. Les irritants identifiés ne restent pas théoriques : ils sont traduits en plans d’action précis, qu’il s’agisse de créer un dictionnaire de données, de fiabiliser un indicateur critique pour le pilotage ou d’améliorer les workflows de validation des données. Ces premiers projets servent de preuve de valeur et installent une dynamique vertueuse d’amélioration continue.

En combinant ces trois effets – clarification des rôles, alignement stratégique et lancement de projets – la Fresque de la Data transforme la perception de la donnée. Elle n’est plus un sujet subit ou réservé aux spécialistes, mais un levier collectif sur lequel toute l’organisation peut s’appuyer pour progresser.

Rond violet avec fleche vers le haut